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Cette fiche vous est proposée par : Doko libra


Hadès 1743

Celui qui sait ne parle pas
Celui qui parle ne sait pas
(Proverbe chinois)


 


Devant une assistance de plus en plus réduite mais encore secouée par la disparition subite des chevaliers du Scorpion et du Verseau, le Grand Pope Archinoald venait de faire irruption, après un trajet de plusieurs milliers de kilomètres pour rallier le Sanctuaire d’Athéna au mont Kunlun du grand Ouest chinois. Guidé par le cosmos des chevaliers encore debout, et celui de la déesse Athéna, il n’avait eu aucun mal à trouver sa route, malgré l’immensité des lieux à traverser et la difficulté à atteindre le sommet d’une montagne qu’il ne connaissait pas et où il n’était jamais allé. Il ne savait rien du déroulement exact des combats, mais l’effondrement successif des cosmos des spectres, suivi de celui d’une bonne partie des chevaliers d’Athéna, lui avait déjà indiqué que la Guerre Sainte touchait à sa fin. En vainquant Rhadamanthe, il avait senti que l’ensemble des spectres d’Hadès était déjà vaincu.
Mais il lui restait encore la surprise de la découverte de l’apparence de l’Empereur des Ténèbres…
Non loin de Moros et d’Athéna, se trouvait encore Fu Xi, dieu de l’humanité, debout et invaincu, devant le Puits aux Morts au bord duquel gisait Aritaki de Pégase, inconscient et sans réaction, son armure détruite par les coups reçus à répétition. Adam de l’Horloge, non loin de là, n’était pas dans un meilleur état…il y avait tant de corps enchevêtrés, presque impossibles à identifier, qu’on ne savait plus combien de chevaliers allaient encore se relever lors de cet ultime assaut. Finalement, un râle émana d’un monticule de cailloux, d’où émergea un bras, puis deux, puis d’autres…Doko de la Balance, Sion du Bélier et son maître Jason se relevèrent, ainsi que Janus des Gémeaux, qui avait assisté, impuissant, au sacrifice héroïque de deux de ses compagnons. Quatre cosmos dorés qui brûlaient de leurs dernières forces…mais pour combien de temps encore ?


Archinoald : Vous avez survécu jusqu’ici…et Athéna…(voyant la déesse)
Et toi…tu es…
Ha…Hadès… ??!!


Le grand Pope comprit en un instant ce qui s’était passé depuis le début. Survivant de la dernière Guerre Sainte, il savait qu’Hadès choisissait un corps d’emprunt à chaque nouvelle génération, pour ne pas risquer d’abîmer son enveloppe charnelle véritable.


Archinoald (dépité) : Alors c’est donc lui que tu as choisi…Je savais que Ménélas du Cancer avait des maux de tête réguliers depuis longtemps…il était déjà venu m’en faire part, dans mon palais, à plusieurs reprises, dans le secret de la confidence…mais, à l’époque, j’avais cru qu’il ne s’agissait que de simples maux sans conséquence…
(regrets) Si j’avais su…
Moros : C’est donc toi le Grand Pope d’Athéna ? Je suis ravi de te rencontrer, sache-le…pour la première et la dernière fois…tu arrives juste à temps…juste à temps pour assister à la mort d’Athéna…
Archinoald : Jamais je ne laisserai Athéna mourir de tes mains ! J’ai vaincu Rhadamanthe au Sanctuaire, après un très long combat…et je suis encore prêt à me battre !
Athéna (attendrie) : Archinoald…je te le promets…je me battrai jusqu’au bout…mais je n’ai pas peur de mourir…ce jour, ou plutôt cette nuit, sera celle d’une nouvelle défaite d’Hadès…même si je dois pour cela y perdre la vie ! Je suis née pour défendre la terre et la servir, à cette époque, au péril de ma vie ! Et tu le sais !
Archinoald : Je sais tout cela…mais je n’ai pas parcouru tout ce chemin depuis le Sanctuaire pour assister passivement à la fin de cette Guerre Sainte…j’y participerai activement ! Déesse !! (brûle son cosmos)
Doko : Grand Pope…cette armure…


Doko découvrit avec étonnement l’armure qui recouvrait le corps du Grand Pope : une armure de la Balance, d’un blanc éclatant, qui imitait l’original, en lui donnant exactement les mêmes contours et les mêmes formes harmonieuses…mais, il le savait, même si une telle armure était sans doute puissante, elle n’était qu’une copie et ne pouvait le protéger que partiellement…
Mais celui qui se préparait à attaquer n’était plus vraiment le Grand Pope en cet instant…sans son heaume, son masque et sa robe de sacre, mais bel et bien à visage découvert, il était redevenu, une dernière fois, le chevalier qu’il avait été autrefois…et le chevalier Archinoald attaqua Moros sans hésiter, malgré les traits du chevalier du Cancer qui auraient pu l’en empêcher…


Archinoald : Par la Justice Divine !!


Un éclair s’abattit sur Moros, qui ne bougea pas d’un cil, et laissa faire son adversaire, sans se préoccuper du fait qu’il s’agisse de la personne la plus importante de la chevalerie d’Athéna…mais, alors que tous s’attendaient à une réplique de l’Empereur des Ténèbres, c’est le dieu de l’Humanité, Fu Xi, silencieux depuis l’arrivée d’Archinoald, qui reprit l’initiative.


Fu Xi : L’Ecume de la Vie !!
Archinoald : Ahhhhh !!!!
Sion : Grand Pope !!!


Les trois chevaliers d’or encore debout et Jason, accoururent aussitôt auprès du chef de l’armée d’Athéna, surpris à la fois de la riposte de Fu Xi, et de l’impuissance d’Archinoald à pouvoir parer l’attaque…c’était comme si les derniers espoirs qu’ils avaient placé en lui s’envolaient d’un coup…malgré son statut, le Grand Pope redevenait un homme ordinaire, trahi par le poids des ans, et aussi, certainement, par la fatigue accumulée durant tout le combat livré contre Rhadamanthe du Wyvern.


Archinoald (relève la tête) : Agghh…
Jason : Archinoald !! Tu n’as rien ??
Doko : Fu Xi !! Tu es encore là…
Fu Xi : Evidemment !! J’ai une mission à finir…et peu m’importe que celui que vous appelez « grand pope » ou je ne sais comment fasse son apparition; le seul ennemi de Moros, c’est Athéna !!
Si vous voulez aider votre chère déesse, vous devrez d’abord m’affronter !
Moros : Voilà les paroles que j’attendais…c’est très bien, Fu Xi…
Athéna ! Comme il vient de le dire, le combat que nous menons ne regarde que nous…finissons-en !!
Athéna : Très bien, Moros ! C’était également mon intention !!
Archinoald : Mais !! Athéna…
Athéna : N’aie crainte, Archinoald !! Je vaincrai…quitte à y perdre la vie, aujourd’hui même, je vous en fais le serment…
Hadès sera vaincu !!


Fu Xi se positionna aussitôt entre Athéna et Moros, debout devant la pagode de l’Auguste de Jade, pour les laisser s’affronter seuls, conformément à leur volonté, tandis qu’il retenait les désormais cinq chevaliers encore debout : Doko, Sion, Janus, Jason et Archinoald. La frustration d’Archinoald était grande…lui qui avait parcouru tant de kilomètres pour retrouver Athéna, la déesse lui demandait, au dernier moment, de la laisser seule face à son ennemi !! A la lumière de ce que Jason leur avait révélé concernant les boîtes de Pandore, Doko et les autres nourrissaient aussitôt une frustration, celle de ne pas comprendre quel était le moyen d’enfermer Hadès…Doko brûlait de lui poser la question, mais il n’en avait guère le temps : Fu Xi semblait décidé à passer à la vitesse supérieure, et à supprimer, définitivement, l’ensemble des chevaliers d’Athéna survivants. Le dieu de l’Humanité faisait brûler son divin cosmos, à la hauteur du dieu qu’il était.


Doko : Nous devons nous battre…jusqu’au bout…le combat n’est pas encore perdu…
Sion : Le mieux est encore d’attaquer avant qu’il ne le fasse lui-même !! Par l’Extinction des Etoiles !!
Jason : Sion !! Non !!


Le chevalier d’or du Bélier était toujours animé de la fougue des premiers jours, et sa foi en la victoire était intacte…malheureusement, l’attaque qu’il lança contre Fu Xi se heurta contre le mur invisible et protecteur qui lui était caractéristique, puis fit demi-tour et fonça à nouveau vers lui en le balayant sans résistance, et en emportant avec lui son maître Jason. Les deux chevaliers du Bélier furent projetés avec une grande violence et, si Sion se releva le premier sans trop de dommages, Jason eut moins de chance : son armure blanche, du même métal que l’armure d’Archinoald, s’était fissurée en brisant les cornes de ses épaulettes.


Sion : Aghh…il est si fort…et même ma plus puissante attaque n’a pu l’inquiéter…
Fu Xi : Idiot !! Tu n’as donc toujours pas compris ?? Toutes les attaques que vous m’enverrez se reflèteront immédiatement contre vous, quoi que vous fassiez !!
Vous feriez mieux de vous laisser tuer sans opposer de résistance, et plus douce sera ainsi votre mort, en vous épargnant des souffrances inutiles…
(brûle son cosmos)
Jason : Cette fois…c’est fini…nous allons mourir…
Fu Xi : Mourrez, tous les cinq !! L’Ecume de la Vie !!


L’attaque, surpuissante, provoqua une explosion de lumière, qui éblouit tout le monde, et déplaça quantité de gravas et de pierres des environs…alors que le combat divin entre Athéna et Moros avait repris en arrière-plan, inchangé depuis un bon moment, les cinq chevaliers encore debout s’attendaient à voir le visage de leur adversaire pour la dernière fois…pourtant, au moment critique, malgré le jaillissement de la lumière, les cinq hommes ne sentirent aucune souffrance et aucune force qui les poussait irrémédiablement…
Lorsqu’ils purent rouvrir les yeux et regarder ce qui s’était passé, ils découvrirent, debout devant eux, Aritaki de Pégase et Adam de l’Horloge, le corps meurtri par les blessures, presque sans armure, qui s’étaient relevés au dernier moment et avaient fait barrage, de leur corps, contre l’attaque du dieu !!
En offrant leurs dernières forces, le sort des deux chevaliers semblait réglé…Adam et Aritaki s’effondrèrent au sol,  terrassés par la puissance de l’Ecume de la Vie, non loin des autres chevaliers, qui les regardèrent s’effondrer, horrifiés par la soudaineté de leur sacrifice.


Doko : Adam !! Aritaki !! Non !!!


Mais c’était comme si la vie avait déjà quitté le corps des deux hommes...les chevaliers de l’Horloge et de Pégase avaient offert le dernier sursaut de leur cosmos, dans le sacrifice de leur vie…pourtant, l’heure n’était pas à l’abattement : déjà, Fu Xi, en colère, brûlait à nouveau son cosmos, prêt à frapper ses cinq cibles de toute la force nécessaire.


Doko : Non…(brûle lui aussi son cosmos) : Leur sacrifice n’aura pas été vain…
Tous ces morts…tous ces sacrifices…Adam…Aritaki…Iolaos…Hippolyte….Alrisha…Siddartha…et tous les autres…
Tous les autres !!!
Je ne veux plus que personne meure, aujourd’hui…
Je veux vaincre mon ennemi…
J’EN AI ASSEZ !!!
PAR LA COLERE DU DRAGON !!!!!


Jamais le cosmos de Doko n’avait été aussi puissant. Comme son nom l’indiquait, l’attaque du chevalier de la Balance retranscrivait dans ses gestes toute la colère qui l’animait désormais. Le dépit, la rage d’avoir vu tant de ses compagnons tomber au combat…tant de guerriers qui avaient donné leur vie, héroïquement, dans l’espoir d’une victoire d’Athéna, et qu’il ne reverrait plus jamais, si tenté qu’il puisse lui-même en réchapper…
Un dragon, un seul, jaillit du poing brandi de Doko et fonça sur Fu Xi, qui garda les paupières baissées, sans bouger, en prenant son habituelle posture confiante, presque arrogante…Pourtant, le dragon ne se heurta à aucun mur invisible lui bloquant le passage, et atteignit sa cible. Fu Xi se rendit compte au dernier moment de son imprudence, mais il était trop tard. Le dieu de l’Humanité fut soulevé par la bête féroce et monstrueuse qui le projeta loin de là.


Fu Xi : AAAgghhhh !!!


Tout le monde retint son souffle…sous le choc, Moros et Athéna eux-mêmes, qui avaient pourtant repris leurs hostilités, cessèrent de se battre un instant pour regarder ce qui se passait. Protégé seulement par une simple robe pourpre, sans surplis sur les épaules, Fu Xi retomba, tête la première, sur la roche caillouteuse de la montagne, et tâcha de sang le sol instantanément. Il ne bougeait plus…rien ni personne n’aurait pu laisser présager une telle issue, aussi soudaine…
Mais, les bras tremblants, Fu Xi se remit assez vite en mouvement. En relevant le visage vers son adversaire, il dévoila un visage souillé d’égratignures et maculé de sang, qui contrastait sensiblement avec l’expression d’assurance arrogante et divine qu’il avait manifesté jusqu’ici. Mais une colère indicible naissait en lui, à son tour, devant l’affront subi, et la façon dont il serrait les mâchoires indiquait déjà la violence avec laquelle il comptait riposter.


Doko : Agh…je n’ai pas réussi…il n’est pas mort…
Fu Xi : Je…je ne sais pas comment tu as réussi une telle chose…mais sache que cela ne se reproduira pas deux fois !! Meurs, Doko de la Balance !! Par l’Auguste Châtiment !!
Janus : Par l’Explosion Galactique !!


Contre toute attente, c’est le chevalier des Gémeaux qui, à son tour, avait pris le risque d’attaquer, et de tenter de contrer l’attaque surpuissante du dieu. Les souvenirs enfouis de son combat de jadis contre le dieu Asclépios, fils d’Apollon, lui revenaient en tête rapidement : malgré son statut, Janus était parvenu, ce jour-là, à sublimer son cosmos jusqu’à son paroxysme et à créer un miracle en prenant la vie du dieu…peut-être qu’aujourd’hui, à nouveau, une dernière fois, il parviendrait à accomplir la même chose…
Une pluie de météorites s’abattirent du ciel et visèrent le dieu de l’Humanité, qui n’eut pas d’autre choix pour se défendre que de se déplacer à grande vitesse, et ainsi diminuer la puissance de son attaque, que Janus bloqua à mains nues, en grimaçant. Mais le chevalier d’or des Gémeaux s’effondra bientôt sur le sol, épuisé par la débauche d’énergie consentie.


Fu Xi : Quoi ?? Tu es toujours debout, toi aussi ?
Janus : Jamais je n’abandonnerai le combat…même si tu es un dieu, je ne te crains pas…
Je vais t’affronter avec mes compagnons, même si je n’ai qu’une chance sur mille de pouvoir te vaincre…
Doko : Janus !! Pourquoi ne pas utiliser, à nouveau, la technique de l’Autre Dimension contre lui… ??
Janus : Je comprends les espoirs que tu places en cette technique, Doko…comme jadis, lors de notre combat contre Apollon…mais j’ai besoin de l’aide du cosmos d’Athéna pour que cette attaque aie une chance de réussir…or, la déesse ne peut nous aider pour l’instant…de plus, nous ne possédons plus d’urne dans laquelle nous pourrions enfermer Fu Xi…
Fu Xi : Que marmonnez-vous, tous les deux ? Vous avez de la chance d’être encore en vie…cela ne va plus durer !!
Archinoald : Une minute !! Je suis encore là, moi aussi !!
Jason et Sion : Et nous aussi !!


Les cinq chevaliers, tous d’or à l’origine, deux anciens et trois actuels détenteurs d’armures au métal doré, firent brûler leurs cosmos simultanément, décidés à unir leurs forces une dernière fois, dans un assaut formidable pour vaincre leur dernier adversaire. Puisque qu’il était impossible d’enfermer le dieu dans une urne quelconque, il fallait le vaincre de front, dans une dernière attaque physique et mortelle…tous savaient que c’était sans doute possible…Même s’ils ne survivaient pas à ce dernier assaut, Athéna, seule, finirait bien par parvenir à vaincre Hadès et à l’enfermer d’une façon ou d’une autre…
 Cinq cosmos dorés brûlèrent donc, prodigieusement, de toutes leurs forces, en éclairant le paysage de la montagne et transfigurant les visages blessés et fatigués des cinq chevaliers. Mais une détermination identique, et une foi en la victoire intacte…


Doko : C’est le moment…pour Adam, Aritaki et les autres…en leur mémoire à tous !! Fu Xi, prépares-toi à mourir !!
Fu Xi : bande d’imbéciles !! Vous ne pouvez rien contre moi !!
Sion : Par l’Extinction des Etoiles !!
Jason : Par l’Extinction des Etoiles !!
Archinoald : Par la Justice Divine !!
Doko : Par la Colère des Cent Dragons Sacrés de Rozan !!
Janus : Par l’Explosion Galactique !!


Une langue de feu d’une force prodigieuse, à l’intensité multipliée par cinq, zébra le ciel en embrasant la voûte céleste, dans laquelle la guirlande lumineuse de la Voie Lactée prit des reflets orangés…Fu Xi fut littéralement dévoré par la force qu’il vit s’abattre sur lui…il compta sur la force de son cosmos divin pour bloquer les énergies à mains nues mais, cette fois, mal lui en prit….il ne put rien faire et disparut dans le brasier provoqué par le cosmos des cinq chevaliers.
Il fallut un moment pour que la boule de feu diminue d’intensité et dévoile son contenu. Un corps calciné, méconnaissable, habillé de lambeaux sombres, aux cheveux brûlés et hirsutes, tomba sur le sol en s’écrasant lourdement, sur le ventre. Les cinq chevaliers d’or, alignés en rangée non loin de là, tombèrent tous à genoux en même temps, épuisés par la débauche d’énergie, et prêts à se laisser gagner par une fatigue à mi-chemin entre sommeil et inconscience.


Il y a bien longtemps…
Lorsque la boîte de Pandore fut ouverte, tous les maux se répandirent sur la terre…
Mais un bien resta collé au fond de la boîte : celui de l’espérance…
Et nourris de cette force, il arrive, encore aujourd’hui, que les hommes se subliment et deviennent un instant l’égal de ceux qui la leur ont donnée…
En accomplissant alors un miracle !


Le calme retomba sur la sommet du mont Kunlun mais c’était cette fois un calme de mort et de désolation. Le sommet de la montagne, devant la Pagode dédiée à l’Auguste de Jade,  était désormais un champ de bataille totalement dévasté par un amoncellement impressionnant de corps et de débris d’armures, si mélangés qu’il devenait impossible de les identifier.
Seuls deux êtres étaient encore debout, face à face. Athéna et l’Empereur des Ténèbres.


Athéna (s’interromp) : Ils ont réussi…Fu Xi a été vaincu, lui aussi…
Moros : Non…
Ces deux idiots se sont donc laissés prendre, eux aussi !!
Finalement, j’ai eu raison, depuis le début, de penser que je ne pouvais faire confiance à personne…
Mais tes derniers chevaliers ont tous été vaincus, Athéna. Tes derniers chevaliers d’or qui se tenaient encore debout n’ont plus que quelques instants à vivre…il n’y a plus que nous.
Je n’ai besoin de personne pour te vaincre, Athéna…quant à toi, sans tes chevaliers, tu deviens vulnérable comme n’importe quelle femme dans ce monde…
Athéna : Moros !! Ca suffit, maintenant. Notre combat dure depuis déjà longtemps. Cette nuit a été longue et son déroulement absurde. Regarde où tout cela nous a menés ! Tous tes spectres ont été vaincus, et peut-être que mes chevaliers aussi…je ne veux plus me battre. Non pas par fatigue, mais par lassitude.
Je vais terminer ce que j’ai à faire, et t’enfermer pour de bon !!


Les deux dieux embrasèrent simultanément leurs cosmos divins, en se tenant face à face et se lançant des regards courroucés, de leurs yeux remplis d’éclairs prêts à jaillir. Plus personne ne bougeait à la surface du champ de bataille : peut-être que, désormais, tous les chevaliers avaient été vaincus, des deux côtés, dans ce qui était déjà la plus sanglante Guerre Sainte que la terre ait jamais connue entre Athéna et Hadès.
Mais le combat n’était pas fini pour autant. Athéna n’avait pas encore enfermé Hadès, et Hadès pas encore vaincu Athéna. Pourtant, l’un des deux devait finir par céder…mais aucun ne pouvait se permettre de montrer le moindre signe de faiblesse. La tension était palpable…


Moros : Calice Divin !!
Athéna : Le Châtiment de l’Olympe !!


Les deux attaques s’entrechoquèrent et s’annihilèrent presque, tant leurs puissances divines étaient somme toutes comparables. Jusqu’alors cantonnée à une stratégie de défense, Athéna évoluait peu à peu vers un combat dans lequel elle s’engageait physiquement. Mais, tandis qu’elle avait besoin de son puissant bouclier pour bloquer chacune des attaques du dieu des Enfers, ce dernier continuait de parer les attaques d’Athéna à mains nues, sans réelle difficulté.


Athéna : Aghh !!
Moros : Tu ne comprends toujours pas, Athéna ? Tu ne peux pas me vaincre…cette nuit est ma dernière pour toi, c’est aussi la dernière pour tous les hommes de cette terre, La dernière de ton règne…car le règne de l’Empereur des Ténèbres est sur le point de commencer.
Athéna : Combien de fois faudra t-il te le répéter ? Jamais Athéna n’a régné sur cette terre. Ma mission a toujours été de la protéger et de veiller sur elle…mais pas de la gouverner…Depuis tout à l’heure, tu te réfères à un prétendu règne que tu voudrais imposer à cette terre, dont tu parles avec mépris…tes desseins ne sont faits que de haine et de violence…c’est par le sang que tu comptes faire régner la loi…ta loi ! Mais je ne te laisserai pas faire !!
Moros : Si tu avais réellement été en mesure de me barrer la route, stupide déesse, il me semble que tu m’aurais déjà enfermé depuis un moment…or, nous nous battons depuis bientôt une nuit entière, sans que tu n’aies été en mesure d’infléchir sur le cours de ce combat…


Il disait pourtant vrai en cet instant : le combat entre lui et Athéna se prolongeait au-delà de ce que tous deux auraient imaginé, et jamais Athéna n’avait paru capable, pour l’instant, de venir à bout de son adversaire. Sans doute gardait-elle en elle l’ultime secret de la bataille, celui qui expliquait le moyen d’enfermer Hadès…mais, en cet instant, elle ne pouvait répondre à son adversaire autrement que par un long silence, qui trahissait une certaine forme d’impuissance.
Pour autant, elle était loin de s’avouer vaincue.


Athéna : …Je n’en ai pas encore fini avec toi.
Moros : Eh bien, moi, bientôt, si !! Il est temps de faire usage de la totalité de ma puissance divine…
Athéna : Ne sois pas ridicule ! Tu ne peux pas utiliser la totalité de ta puissance, et moi non plus. Sans quoi, cette terre toute entière serait détruite ! Et ce n’est pas ce que tu souhaites, tant ton avidité de domination surpasse le reste de tes ambitions.  
Moros : Ah oui ? Nous allons voir !! Prépare-toi !!


Cette fois, Moros concentra à nouveau son cosmos, mais, en levant les mains vers le ciel, dans la nuit étoilée, il concentra entre ses paumes rapprochées une boule d’énergie qui croissait de plus en plus vite, et de plus en plus intensément…une puissance bientôt surhumaine émergea de ses mains, et menaça directement la déesse de la Guerre…mais pas seulement…la puissance qui se préparait était si puissante, qu’elle paraissait capable de détruire toute la montagne sur laquelle Athéna et les derniers chevaliers se trouvaient…une puissance divine, capable de tout réduire à néant…la puissance ultime…Athéna sentait avec horreur la puissance de Moros apparaître dans sa totalité…mais elle ne pouvait croire à une telle chose. Il ne pouvait que bluffer. Jamais Hadès n’aurait manifesté l’intention, si brutale, de détruire la terre de cette façon !
A présent, les traits s’étaient durcis sur le visage de Moros…à travers les yeux et l’expression qui étaient encore ceux du chevalier d’or du signe du Cancer, Ménélas, des sillons se creusaient dans ses joues, et un début de cernes sous ses yeux, témoignage d’une fatigue maintenant bien réelle…de grosses gouttes de sueur perlaient sur son front, cerné de ses cheveux bruns, courts mais ébouriffés par les nombreuses rafales de vents des attaques successives.
Curieusement, alors qu’il s’apprêtait à détruire la terre, Hadès / Moros paraissait à présent plus humain qu’il n’avait jamais été.


Athéna : Moros !! Non !! Tu ne peux pas faire ça !!
Moros : Et pourquoi ?? J’en ai assez, après tout. Tu as peut-être raison sur un point…
Je ne suis pas digne de pouvoir régner sur cette terre, j’ai en effet trop de mépris envers l’humanité pour cela…
Le mieux est donc…
Que je détruise ce monde !!! (abat ses deux mains jointes)
Athéna : NOOOOOOONNNNNNNN…


Une explosion retentit, sans commune mesure avec tout ce qui avait eu lieu jusqu’ici, depuis le début de la nuit, depuis des jours, depuis le tout début de cette sanglante Guerre Sainte. Ainsi, Moros en avait décidé ainsi…la destruction de la terre, dans sa totalité…Athéna ne pouvait rien faire pour contenir une telle violence…même si elle y survivait, elle ne pouvait empêcher une telle folie destructrice de la part d’un des dieux de l’Olympe…
Nul ne put voir ce qui se passait réellement à la surface de la terre en cet instant précis, c’était sans doute comme si la naissance du monde, l’émergence de l’Univers dans une gigantesque explosion, tout cela se redéroulait à l’envers, et toute la matière redisparaissait en un point ultime…
Pourtant, alors qu’elle était aveuglée par l’intense lumière blanche provoquée par l’explosion du cosmos de Moros, Athéna ne ressentait aucune sensation de douleur, ni de violence…elle se sentait même apaisée de toute la fatigue accumulée depuis le début de la Guerre Sainte.
Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle ne comprit pas tout de suite ce qu’elle voyait. Elle se trouvait dans un paysage tout de blanc, sans début ni fin, une sorte de néant infini où elle flottait dans un vide sans gravité, d’un éclat doux et ouaté, presque indéfinissable. Nulle matière nulle part, rien que du blanc à perte de vue, quelle que fût la direction dans laquelle elle regardait. Et pourtant…tout ceci était bien réel.
Elle, la déesse de la Guerre, savait bien en cet instant qu’elle ne pouvait être morte. Elle avait survécu à l’attaque destructrice de Moros…mais que pouvait signifier cette blancheur éclatante et immaculée ? Cet endroit ne correspondait à aucune région connue des Enfers, ni même aux Champs Elysées. Et si la terre avait été réellement détruite, elle flotterait à présent dans le vide intersidéral de l’Univers…
Où était-elle donc ?
Elle essaya de se déplacer, mais elle n’avait aucune sensation de mouvement et ne pouvait dire dans quelle direction elle se mouvait. Elle tenait toujours son bouclier dans une main et son sceptre dans l’autre, et son armure était fissurée aux mêmes endroits qu’auparavant, sans dommages supplémentaires…
Elle resta ainsi, à flotter dans le néant, un temps qui lui parut impossible à quantifier. Une seconde ? Une heure ? Une journée ? Et puis elle commença à entendre une voix derrière son dos. Un petit râle lointain, audible avec peine.


- Athéna…Athéna !!
Athéna : Quelqu’un m’appelle…et cette voix…c’est…
- Je suis là, déesse…


Une lumière dorée apparut loin, très loin de là…elle était peut-être à des milliers de kilomètres, et pourtant Athéna la voyait distinctement, dans le blanc laiteux de ce monde immatériel. La lumière grossit…et prit forme humaine. Un chevalier d’or se tenait devant elle.


Athéna : Janus !!??
Janus : Oui…au moment où Moros allait détruire la terre, la violence de son attaque m’a réveillé de ma torpeur…et, grâce à l’attaque de l’Autre Dimension, j’ai réussi, in extremis, à nous projeter dans ce monde…
Athéna : Une autre dimension…
Alors Moros…est…


A cet instant précis, un petit raclement de gorge la surprit dans son dos. Elle se tourna aussitôt : Moros se tenait devant elle, les bras croisés, le regard fulminant et lui lançant des éclairs dans les yeux. Sa colère était à la hauteur de l’échec de ce qu’il avait tenté.


Moros : Vous avez…osé…
Janus : Nous te l’avons déjà dit, Moros…nous ne te laisserons jamais faire…même si tes pouvoirs sont incalculables, les chevaliers survivants se relèveront, jusqu’au bout, pour aider Athéna à protéger la terre…et à te vaincre !!
 Moros : C’est donc toi qui a réussi ce tour de force ? J’en suis impressionné, sache-le…Mais ce que tu as empêché n’est que partie remise…puisque tu as ce petit tour en réserve, il me faut d’abord te supprimer pour être enfin apte à pouvoir détruire la terre en toute tranquillité…


Mais Moros eut une surprise de taille lorsqu’il tenta de concentrer son cosmos pour attaquer Janus : il ne parvenait pas à concentrer quelque force que ce soit ! Dans ce monde, ses pouvoirs divins ne lui servaient à rien. Il était redevenu aussi inoffensif que pouvait l’être un homme ordinaire…mais Athéna, dans le même temps, ne pouvait rien faire contre son adversaire non plus. En fait, toute trace d’hostilité était absente de ce monde. Seule une impression de chaleur douce et apaisante, qui baignait le seul blanc immaculé qui le constituait.


Moros : Mais !! Qu’est-ce que…
Janus : Inutile de t’énerver, Moros ! Ce monde est un endroit neutre, dans lequel rien d’autre n’existe que cette chaleur que tu ressens comme nous…une chaleur apaisante, qui régénère et ôte toute sensation de fatigue…il n’est pas possible d’y avoir des intentions mauvaises. Même pour un dieu !
Athéna : Je comprends mieux, maintenant…et je te félicite de ce que tu as fait, chevalier Janus…mais le combat n’est pas encore terminé. Nous devons retourner à la surface du mont Kunlun, achever cette guerre sainte…


Et, d’un coup, sans que Moros puisse l’en empêcher, Athéna leva son sceptre haut devant elle, et la petite figurine qui y était sculptée, à l’effigie de Nikê, déesse de la Victoire, lança un éclair foudroyant qui parcourut le néant en y traçant une traînée dorée. Les trois personnes présentes fermèrent les yeux, éblouies…
Lorsqu’ils les rouvrirent, ils se tenaient à nouveau debout, en haut du mont Kunlun, non loin de la Pagode de l’Auguste de Jade. La terre ne portait aucune trace de l’attaque dévastatrice lancée par Moros, et les sensations de fatigue accumulées depuis le début de la Guerre Sainte, revinrent de plus belle dans les corps meurtris de Janus, mais aussi des autres chevaliers survivants : aux côtés du chevalier des Gémeaux, Doko de la Balance, le Grand Pope Archinoald, et les deux chevaliers du Bélier, s’étaient encore relevés et se tenaient debouts, prêts à reprendre le combat.


Moros : Mmm…vous êtes toujours là !!
Archinoald : Hadès…nous te l’avons dit. Nous ne laisserons jamais Athéna se battre seule, tant que nous serons nous-mêmes en mesure de nous battre !! Nous avons vaincu Nu Güa puis Fu Xi, tu n’as désormais plus aucun allié. Tu es seul !! Et nous sommes quant à nous encore cinq à pouvoir aider la déesse…
Moros : Je n’aime pas que tu m’appelles de cette façon…le nom de M…
Archinoald (lui coupe la parole) : Je sais tout cela…en fait, je te connais mieux que tu ne l’imagines…nous avons déjà eu l’occasion de nous rencontrer, il y a bien longtemps de cela…et, à cette époque, Athéna et le chevalier du Verseau t’avaient enfermé pour de bon…comme nous le ferons encore aujourd’hui…
Moros : Tu penses bien…que j’ai pris mes précautions…Je ne nie pas avoir échoué à plusieurs reprises face à Athéna, mais j’ai tiré des enseignements de ces défaites successives…et aujourd’hui, ma victoire est déjà en route…
Archinoald : C’est ce que nous verrons…Justice Divine !!


Un éclair de lumière s’abattit sur le dieu des Enfers, qui n’eut pas le temps de faire un mouvement sur le côté…un nuage de fumée se forma autour de lui et le rendit invisible un moment…lorsque le nuage se dissipa, Moros réapparut sans blessure apparente, sans avoir été inquiété…ses cheveux étaient juste plus ébouriffés que jamais.


Moros : C’est tout ce que tu as à me proposer…Grand Pope ??
Archinoald : Regarde ton bras, à ta place, je ne serais pas très rassuré…
Moros : Quoi ?? Mais…ohh !!


Moros regarda effectivement son bras gauche : la couture de sa robe de sacre, à cet endroit, s’était déchirée, et dévoilait la peau d’un bras sur laquelle une toute petite blessure faisait s’écouler un filet de sang bien distant, qui ne lui causait aucune douleur mais qui était pourtant bien réel.


Moros : Toi aussi…tu as osé…me toucher…


Le dieu des Enfers parut se mettre aussitôt dans une colère noire, semblable à celle qu’il avait eue en découvrant l’intervention de Janus qui l’avait empêché de détruire la terre pour de bon…jamais Moros n’avait paru aussi animé d’intentions belliqueuses. Doko et les autres eurent du mal à comprendre comment la simple vue d’une petite blessure pouvait lui causer une telle colère : après tout, Archinoald, par son attaque, n’avait pas été capable de l’inquiéter réellement.


Athéna : mes chevaliers te donnent un dernier avertissement, Moros. J’ai envie de te reformuler ma requête de tout à l’heure…celle d’abandonner le combat. Accepte de retourner dans le monde qui est le tien, et sur lequel tu règnes réellement. Acceptes-le, et il ne te sera rien fait. Ne me force pas à te renfermer !! Renonce à tout jamais à tes desseins de conquête et de domination.
Moros : Tu ne vas pas t’y remettre, Athéna ?? Je vais détruire cette terre qui de toute façon ne mérite même pas qu’on s’occupe d’elle (pointe le doigt vers Janus et Archinoald) Mais je vais d’abord me débarrasser de ces deux-là, pour être sûr de ne plus être dérangé !
Athéna (se remet en position) : Il me semble que tu n’as qu’un seul adversaire…ou plutôt une seule, et c’est moi !!
Moros : Ah oui ?? Calice Divin !!
Athéna : Le Châtiment de l’Olympe !!


Le combat titanesque entre Athéna et le dieu des Enfers reprenait, avec toujours cette puissance incommensurable qui caractérisait le cosmos de l’un et de l’autre, à tel point que les quelques chevaliers encore debout à leurs côtés semblaient ne plus exister à leurs yeux. C’était leur combat, et leur seul combat. Il était difficile pour Doko et les autres de ne pas ressentir une frustration à cette pensée que non seulement ils ne pouvaient se mesurer réellement à un dieu, mais qu’en plus Athéna se battait sans les solliciter, eux, ses derniers chevaliers survivants…
Mais, alors que les deux cosmos divins s’entrechoquaient à nouveau sans que l’un ou l’autre des deux n’ait le dessus, Doko finit par poser au Grand Pope la question qui le taraudait depuis son retour.


Doko : Grand Pope…Il faut maintenant vous le demander…vous devez le savoir…quel est le moyen d’enfermer Hadès ?? Comment Athéna peut-elle le vaincre, et de quelle manière doit-elle s’y prendre ?
Archinoald : …Ce qu’il faut que vous compreniez, c’est que Hadès, même sous cette apparence d’emprunt, est un dieu…ce n’est plus Ménélas du Cancer qui habite ce corps, mais bel et bien le dieu des Enfers, jusqu’à la pointe de ses cheveux…
Mais enfermer un dieu n’est pas une chose simple…il faut l’intervention du cosmos d’Athéna, mais cela ne suffit pas…
Il faut que le dieu soit considérablement affaibli pour qu’il puisse se laisser enfermer sans résistance…or, pour l’instant, le cosmos d’Hadès est encore extrêmement puissant…c’est une guerre d’usure…à force de l’attaquer sans relâche, même si nous ne pouvons le tuer, nous pouvons au moins l’affaiblir suffisamment pour ensuite avoir une chance de l’enfermer…
De plus, Hadès a ses petits défauts…pour l’avoir déjà affronté, je commence à le connaître…par exemple, il est extrêmement susceptible, et voue un véritable culte aux différents corps qu’il emprunte. Il ne supporte pas de subir la moindre petite blessure. D’où l’attaque ciblée que je lui ai lancée, qui n’a fait que lui égratigner le poignet. C’est en jouant sur ces petits travers que nous avons une chance, petit à petit, d’affaiblir ses défenses…
Comprenez-vous ??
Sion : Mais…Grand Pope…si je puis me permettre…vous n’avez pas répondu entièrement à la question que nous nous posons tous…
Jason : La boîte de Pandore…quel est l’endroit dans lequel Hadès doit être enfermé ??


Le grand Pope eut une expression de grande tristesse à cette question, comme si d’y répondre lui causait une vive émotion. L’ultime secret était-il si difficile à entendre ?


Jason : mais…qu’y a-t-il, Archinoald ?? Pourquoi ne nous réponds-tu pas ??
En tant que Grand Pope, tu le sais forcément…toi et Athéna êtes les seuls détenteurs de ce secret de la plus haute importance !! Quel est-il ?? Quelle est la boîte de Pandore qui permet d’enfermer Hadès, à notre époque ?
Archinoald : C’est…
Il faut que…nous nous battions encore…en espérant que nous parvenions à affaiblir Hadès suffisamment, alors vous comprendrez tout…au moment venu.
Faites-moi confiance…
Aidons Athéna à affaiblir Hadès !!


Une larme coula sur sa joue. Doko et les autres ne comprenaient toujours rien. Pourquoi Archinoald refusait-il de leur révéler son secret ? Pourquoi en parler lui causait-il une si grande tristesse ??
Vous comprendrez tout…au moment venu…
Mais que devaient-ils comprendre ?
Alors qu’ils étaient taraudés par le doute et leurs ultimes interrogations, et alors que l’œuvre macabre de la nature commençait à provoquer la décomposition des corps des chevaliers morts sur le champ de bataille depuis déjà plusieurs jours, dans ce paysage apocalyptique d’un sommet montagneux isolé, nu de toute végétation et baigné d’une nuit de pleine lune et constellée d’étoiles, le combat des dieux continuait…Athéna continuait d’encaisser, une à une, les attaques répétées de Moros. Mais, même si son puissant bouclier semblait à même de la protéger, elle commençait à vaciller et, lors d’une nouvelle salve du Calice Divin, elle tomba à genoux, épuisée, et, ne pouvant se relever, fut projetée en arrière. Son bouclier roula au sol, jusqu’aux pieds de Moros, tandis que la déesse retomba lourdement au sol, sur le dos, sans pouvoir se rétablir.


Janus (accourt) : Athéna !! Nous sommes là !!
Doko (regarde Moros) : Moros…jamais nous n’abandonnerons le combat. Prépare-toi à nous affronter !! Encore !!
Moros : Regarde plutôt, Doko du Dragon…regarde plutôt comment je commence, peu à peu, à prendre l’avantage sur celle que vous dites avoir pour mission de protéger…Athéna tient encore à peine debout sur ses jambes. Il ne tient plus qu’à une ultime attaque de pouvoir la tuer…
Et, quant à ce bouclier…je vais pouvoir commencer par désarmer celle qui s’est toujours opposée à moi. Et je pourrai alors t’abattre, Athéna…(la regarde se relever encore) T’abattre comme une vulgaire femme sans défense…
Athéna : Moros !! Laisse ce bouclier !! Ce n’est pas loyal…
Moros : Il y a bien longtemps que j’ai rayé ce terme de « loyauté » de mon vocabulaire…seule comptent la force et la puissance…et aujourd’hui, la force de l’Empereur de la Mort va rayonner partout dans ce monde…
Sion : Noonn !!


Le dieu de la Mort concentra à nouveau son cosmos dans son poing, mais avec une puissance nettement inférieure à celle qu’il avait voulu utiliser peu avant dans le but de détruire la terre entière…il dévorait des yeux le bouclier qu’il tenait fermement de son autre main, en y projetant toute sa haine…ainsi il avait désormais entre les mains le moyen de désarmer Athéna et de la rendre vulnérable : détruire son bouclier, seul et unique moyen de défense dont elle disposait. Les quelques chevaliers survivants, autour d’Athéna, regardèrent la scène saisis d’effrois, certains qu’ils ne pourraient rien faire pour empêcher Moros de mettre son plan à exécution…
Pourtant, à la surprise générale, lorsqu’il fit exploser son cosmos, Moros vit une langue de feu s’abattre sur le bouclier…puis rebondir sur celui-ci, comme un miroir taillé dans le métal le plus résistant, et faire demi-tour ! En un instant, le dieu des Enfers fut touché en plein visage par sa propre force, et, en lâchant le précieux bouclier des mains, il alla s’écraser lourdement loin de là, le visage tâché de sang, en hurlant…
Tout le monde retint son souffle. Pour la première fois, Moros avait été touché, et par sa propre force. Blessé dans son corps et dans sa chair. Preuve, aux yeux de tous, qu’il n’était ni immortel ni invulnérable sous cette apparence…le bouclier d’Athéna avait, quant à lui, montré sa toute-puissance. Il roulait encore un peu à terre après que Moros ait été touché, et Doko n’eut aucun mal à s’en emparer et à le remettre à sa propriétaire. Il ne put s’empêcher de méditer sur la force de cette arme.


Doko : Athéna…votre bouclier est donc doté de propriétés particulières, comme l’était autrefois le bouclier de l’armure de bronze du Dragon…
Athéna : Oui !! ce bouclier n’est pas fait d’un métal ordinaire…il a été forgé par le dieu forgeron, Héphaïstos lui-même, qui l’a taillé dans le métal le plus puissant…les forgerons du peuple de Mü s’en sont inspiré pour donner naissance aux armures…sans toutefois parvenir à l’égaler…
Mais restez sur vos gardes, chevaliers !! Nous avons repris l’avantage, mais le combat n’est pas terminé…


Tandis qu’une rangée de six personnes, cinq chevaliers entourant leur déesse, reprenaient une posture de combat, Moros se releva, en tremblant, encore secoué physiquement, mais aussi émotionnellement, par la déconvenue qu’il avait subie, et à laquelle in ne s’attendait évidemment pas. Doko et Archinoald, qui connaissaient maintenant les principaux traits de caractère du dieu des Enfers, n’osaient imaginer quel serait le courroux de leur adversaire après un tel affront…Moros essuya le sang de son visage d’un revers de la main, en ne faisant que le répandre davantage et se tâcher les joues et le front. Le mal était fait : la colère du dieu était de toute façon déjà réveillée depuis un moment. Ses yeux, injectés de sang, fusillèrent du regard l’ensemble des chevaliers présents, ainsi que la déesse, et des tremblements agitèrent ses deux bras et le haut de son corps.


Athéna : Moros…j’espère à présent que tu réalises combien ton entêtement confine à la stupidité…
Moros : EXTERMINATION DES HOMMES !!!


D’un seul coup, sans prévenir, Moros leva une main, paume tournée vers le ciel, en dégageant un souffle de vent prodigieux qui souleva tout le monde du sol, même Athéna, et les emporta dans un puissant tourbillon de lumière. Un tourbillon si puissant qu’il tira intensément sur leurs articulations, en réveillant toutes les courbatures et blessures des combats livrés jusqu’ici, et les firent tous retomber au sol d’un claquement sec, sans ménagement. Ne pouvant se rétablir, tous tombèrent tête ou bras les premiers, et des morceaux d’armures d’or se détachèrent ci et là sous le choc…les brassières et épaulettes de plusieurs des armures, tâchées désormais de sang, gisaient un peu partout.
Athéna fut la première à se relever…blessée, elle aussi, cette fois, par l’attaque lancée. La colère de Moros était maintenant terrible : ses yeux étaient si rouges et son cosmos tant rempli de haine, qu’il paraissait désormais presque incontrôlable, et capable d’exploser à nouveau, à tout moment, dans des proportions dévastatrices. Les autres chevaliers tentaient eux aussi de se relever encore, et de remettre en place les morceaux de leurs armures qu’ils avaient perdus sous le choc…mais les dégats causés étaient de plus en plus palpables.


Athéna : Moros !! Ta colère t’aveugle !!
Moros : Tais-toi, Athéna !! Tais-toi…
Femme stupide !! (la balaie d’une main)
Athéna : Hiiiaaaa !!!


Sans prévenir, Moros lança à nouveau une salve d’énergie, d’un simple revers du bras, qui souleva à nouveau la déesse violemment, avant que celle-ci n’ait le temps de réutiliser son bouclier qui, de toute façon, ne lui aurait pas servi à grand-chose. Le cosmos de Moros avait grandi de façon significative, et la fatigue et les blessures grandissantes des uns et des autres, annonçaient que la fin du combat n’était plus loin : tôt ou tard, l’un des camps engagés allait devoir finir par céder face à l’autre.
Athéna se releva encore, mais commençait à perdre de sa superbe : ses longs cheveux blonds, ébouriffés, sa robe blanche craquée sous son armure, et les égratignures visibles de son visage, lui donnaient de moins en moins l’apparence d’une déesse majestueuse.


Moros : Alors ?? Tu en veux encore ??
Athéna : Quelle violence…tu me dégoûtes…moi qui pensais encore qu’une parcelle d’humanité t’habitait encore, eu égard au corps que tu empruntes ! (brûle son cosmos)
Mais je ne vais pas te laisser faire. Tu sais que je n’aime pas la violence. Mais si tu me retranches moi aussi dans mes derniers retranchements, alors je suis prête. Prête à me battre jusqu’à la mort !!
Janus : A…Athéna…


Des cinq chevaliers tombés avec elle, seul Janus fut en mesure de se relever à cet instant précis. Le chevalier des Gémeaux, qui avait montré toute la puissance de son cosmos mais aussi de sa ruse lors de la bataille de Delphes contre Apollon, avait le visage marqué par les blessures, mais affichait malgré tout un sourire provocateur en un instant pareil.


Athéna : Janus !! Tu es encore debout…
Janus : Et je ne suis pas le seul, rassurez-vous…bientôt, vous verrez, les autres chevaliers encore vivants vont se relever, eux aussi…Moros !! Je vais en finir avec toi…grâce à l’aide d’Athéna !!


Le chevalier des Gémeaux, qui paraissait avoir une idée précise en tête, concentra son cosmos tout autour de lui, en manifestant l’intention d’attaquer encore le dieu des Enfers, bien que ses précédentes tentatives, jusqu’ici, eussent été couronnées d’échec. Athéna, qui le regardait faire, comprit assez vite où il voulait en venir.


Athéna : Janus…c’est stupide…cela marche contre Apollon…mais, contre Hadès, le résultat sera différent…
Janus : Nous devons tout de même essayer, Athéna !! Même si nous ne disposons pas d’une urne pour cela…tout à l’heure, contre Thanatos et Hypnos, nous avons réussi…
Je vous en prie, déesse Athéna…
Prêtez-moi votre force !! Unissez votre cosmos divin au mien !! Et ensemble, vainquons Hadès, le dieu des Enfers !!
Moros : Qu’est-ce que vous manigancez, tous les deux ?? J’avais dit que je me débarrasserais d’abord de celui-là (montre Janus) pour être tranquille avec les autres…
Il est temps que je mette ma menace à exécution !!
Meurs, Gémeaux !! Calice Divin !!!


Mais l’attaque, surpuissante, traversa Janus de part en part, sans le toucher. Au moment d’être attaqué, le chevalier des Gémeaux s’était démultiplié en plusieurs apparences, comme à son habitude, et le Calice Divin de Moros avait touché l’un des doubles de Janus sans se rendre compte du subterfuge.
Les quatre Janus ainsi matérialisés parlèrent tous à l’unisson en esquissant un nouveau sourire malicieux.


Janus : Alors, Moros ?? Ou plutôt, Hadès ?? Tout dieu que tu es, tu as besoin d’aide pour trouver ton véritable adversaire ??
Moros : Tais-toi !! Je vais t’exterminer !! Le Calice D…
Janus : Que se créé une autre dimension !!!


Janus avait fait diversion pour forcer Moros à l’attaquer, et ainsi attendre le moment propice pour l’attaquer…en lançant un regard complice à Athéna, il lança l’attaque qui lui avait permis, plusieurs mois auparavant, d’enfermer Apollon dans son Sanctuaire de Delphes. Sans aucune certitude, il avait décidé de tenter à nouveau l’expérience, contre Hadès, et Athéna, bien qu’embarrassée, avait finalement consenti à unir ses forces à celles de son chevalier pour tenter à nouveau l’expérience…
L’attaque de Moros fut donc interrompue par un puissant tourbillon sombre et ténébreux qui emporta le dieu dans son élan et le fit tournoyer dans les airs…aspiré par le vortex ainsi créé, Moros filait, doucement et inexorablement, vers un autre monde qui lui était destiné…
Athéna brûlait maintenant son divin cosmos à son tour. Doko, Sion, Jason et Archinoald, toujours terrassés au sol, avaient repris connaissance et assistaient à la scène, en simples spectateurs, sans parvenir encore à se relever.
Moros s’éloignait de plus en plus loin…l’attaque pouvait réussir…


Athéna (concentre son cosmos) : A présent, Moros, quitte ce monde et n’y reviens jamais !!
Moros : Noooonn !! Athénaaa !! Tu ne t’en tireras paaaaasss…


Moros disparut…et le chevalier des Gémeaux avec, aspiré au dernier moment dans le vortex sombre qu’il avait lui-même créé. Comme lors de l’attaque lancée contre Thanatos et Hypnos…sauf qu’il était cette fois seul, et que le chevalier de la Vierge n’était plus là pour se sacrifier et bloquer le passage permettant de revenir à l’autre monde…
Mais le calme était retombé d’un seul coup à la surface du sol, non loin de la pagode de l’Auguste de Jade et du Puits aux Morts : Athéna, épuisée de fatigue, se laissa tomber sur ses genoux, tandis que Doko, Archinoald, Jason et Sion, tous les quatre, s’étaient maintenant relevés et l’entouraient. Moros avait disparu, et toute trace de son cosmos avec.


Doko : Alors…c’est…fini ???
Jason : Moros a été vaincu…l’attaque de Janus a été couronnée de succès…
Sion : Grand Pope…Athéna…l’ultime secret qui permettait d’enfermer Hadès…c’était donc ça ??
Doko : C’était donc parce qu’il fallait le sacrifice du chevalier des Gémeaux, que vous n’arriviez pas à nous le révéler ??


Mais ils s’aperçurent que, à nouveau, le visage d’Archinoald, mais aussi celui d’Athéna, était marqué par la tristesse et l’envie de pleurer. Bien sûr, la perte d’un nouveau chevalier d’or, en l’occurrence le chevalier des Gémeaux, l’une des personnalités les plus fortes de l’armée d’Athéna à cette époque, était une immense peine pour eux tous. Mais, si ce sacrifice avait comme conséquence sous-jacente la défaite d’Hadès…pourquoi restaient-ils si tristes ?


Doko : Moros…Hadès a été vaincu…même si tant et tant de chevaliers sont tombés au combat, nous devons nous réjouir !!
Archinoald :
Sion : Oui !! Ce secret que vous gardiez, Grand Pope, a finalement permis de…
Archinoald : Ce…ce n’est pas cela…
Jason : Quoi ??
Athéna : Ce n’est pas de cette façon…qu’Hadès devait être vaincu…
Et Janus a…


Au même moment, une boule de lumière apparut dans les airs. Le vortex de lumière se reforma, et une énergie considérable s’en échappa, comme si le trou formé dans les airs expulsait tout ce qu’il avait aspiré…un vent violent caressa le visage fatigué d’Athéna et de ses quatre chevaliers, puis il fut de plus en plus violent si bien qu’il les força à reculer…et à regarder attentivement ce qui se passait sous leurs yeux. Une personne apparaissait, au loin…


Doko : Non !!!


Le corps de Moros, sans réaction, jaillit du vortex et retomba au sol, suivi bientôt de celui de Janus. Tous deux, les yeux fermés, s’écrasèrent au sol sur le ventre. Sans connaissance.


Doko : Est-ce qu’ils sont… ???
Athéna : Doko !! Ne t’approche pas !!


Alors qu’il s’approchait de Moros dans l’espoir qu’il soit passé de vie à trépas, le corps du dieu des Enfers s’embrasa d’un coup, comme une torche, et se releva sur ses deux jambes. Moros rouvrit les yeux, animé d’une colère dans les yeux qui avait sans doute encore grandi depuis la dernière attaque. Tous comprirent instantanément à quel point il ne supportait pas d’être malmené de la sorte…mais il était sans doute trop tard à présent.
Moros, à présent, illuminé par son cosmos qui brûlait comme un brasier ardent, ne regardait même plus Athéna : il dévorait du regard Janus, et ne laissait planer aucun doute sur ses nouvelles intentions.


Athéna : Lorsque Janus me l’a demandé, j’ai accepté de tenter le coup bien que sachant que cela ne servirait probablement à rien…
Mais à présent, laisse-le, Moros !! Laisse le chevalier des Gémeaux !!


Janus se remettait péniblement en mouvement. Il avait donc survécu lui aussi à son attaque…qui n’avait finalement pas pu reproduire ce qui s’était passé avec Apollon. Mais l’accumulation des blessures subies jusqu’ici empêchait désormais Janus de se tenir debout. Son visage, ensanglanté, prenait une expression d’épouvante. Il eut juste le temps de voir les langues de feu du cosmos divin d’Hadès s’abattre sur lui, sans pouvoir réagir.


Moros : Calice Divin !!
Janus (touché) : Agghh !!!
Moros : Prends ça, Gémeaux !!
Janus (cris atroces) : AAAAArrrgghhh !!


Manifestement, Moros voulait torturer Janus et le faire souffrir pendant de longs instants avant de l’achever totalement. Doko et les autres regardèrent la scène horrifiés, trop affaiblis pour pouvoir encore réagir et s’interposer. Athéna tenta de contrer les coups de Moros mais elle aussi accusait le coup d’une fatigue et d’un épuisement grandissants. Elle pleura de longues larmes en voyant le chevalier des Gémeaux agoniser de la sorte. L’une des épaulettes de l’armure d’or avait été détruite sous l’impact des coups et dévoilait désormais, parmi d’autres blessures, une plaie béante au niveau de l’épaule, qui de toute évidence faisait atrocement souffrir Janus. Il sentait son corps se vider peu à peu du sang qui le maintenait encore debout, et ses forces le quitter…


Athéna (en pleurs) : Morooos !! Laisse-le !!
Moros : ainsi tu as cru pouvoir m’enfermer, chevalier d’or…mais mal t’en a pris…tu vas comprendre ce qu’il en coûte de provoquer la colère d’un dieu…
Tu es l’un des premiers, de toute l’histoire, à m’avoir tourmenté de la force…mais je ne me sentirai apaisé que lorsque tu auras quitté ce monde…(regarde Athéna) Avant d’en finir avec toi, Athéna !!
Calice Divin !!
Janus : Aaagghhhhh !!!


Le corps de Janus était désormais agité de spasmes douloureux…la mort se rapprochait sans doute de lui peu à peu, mais Moros prenait un plaisir maintenant manifeste à torturer le chevalier des Gémeaux, sans utiliser la pleine mesure de son attaque, avant de se décider à lui infliger le coup mortel…


Moros : Non…le torturer ainsi ne suffira même pas à apaiser ma colère…je ne vais pas seulement détruire son corps…il faut aussi que je détruise son âme…voyons voir…
Ce qu’il y a de plus profond, enfoui en lui…


Moros se concentra et lança des yeux des rayons qui dessinèrent des cercles concentriques d’un ton jaunâtre et se dirigèrent vers le corps sanguinolent du chevalier des Gémeaux, à l’instar de l’attaque que Fu Xi avait lancée peu avant sur Hippolyte du Verseau.
Des images se formèrent dans les airs…dans un écran de lumière que tous purent voir, Athéna et les autres. Des images floues, puis de plus en plus nettes…qui étaient bien réelles.


Moros : Voyons voir un peu…à quoi pense t-il en ce moment…ou plutôt…
A qui
 
L’image d’un pays aride et plongé dans le crépuscule d’une nuit naissante…une petite ville…des bâtisses entassées dans ses faubourgs…puis, au fur et à mesure que l’on s’approchait de la campagne, des cabanes de plus en plus misérables, aux simples murs en torchis, où vivaient des familles de paysans. 


Doko : Mais…cette ville…c’est…


Archinoald également eut une sensation de déjà vu. Il connaissait ce paysage. Cette petite ville. Une région aride, au nord de la Grèce…
Puis le paysage s’arrêta de défiler et se fixa sur une petite cabane, misérable, entassée avec d’autres dans un taudis faiblement éclairé par des âtres qui brûlaient dans l’unique pièce constituant souvent l’intérieur des bâtisses.
Dans celle-ci, une femme était allongée, dans une paillasse de fortune, devant un feu qui brûlait agréablement et lui éclairait le visage. Tous, y compris Athéna, reconnurent aussitôt de qui il s’agissait.


Doko : Yo…Yoko !!!


C’était bien l’ancien chevalier de bronze du Tigre, et désormais épouse de Janus, qui se trouvait allongée près du feu. Doko reconnut avec émotion son ancienne compagne d’entraînement dans les terres de Rozan, qu’il avait prise pour un garçon pendant de longues années, et n’avait plus revue depuis plusieurs mois, en fait depuis la fin de la bataille de Delphes, à la suite de laquelle Yoko avait renoncé à sa condition de chevalier pour embrasser celle de future mère…Yoko portait en effet, à un stade avancé, l’enfant de Janus, et l’accouchement paraissait être tout proche. Ses cheveux avaient poussé de plusieurs centimètres et elle affichait tous les signes d’une féminité et d’une future maternité rayonnantes, ce qui contrastait avec l’image que tous avaient gardé de l’ancien chevalier de bronze du Tigre.


Moros : Ainsi c’est donc ça son jardin secret…cet homme est chevalier…mais il est par ailleurs marié et doit bientôt devenir père…
(regarde Janus avec mépris) Regarde, Gémeaux !!
Regarde attentivement ta femme !!! Pour la dernière fois !!
Doko : NOOOOOOONNNNN !!!


Doko avait tenté une dernière fois de se relever, pour arrêter Moros dans sa folie destructrice, mais il ne put empêcher le dieu des Enfers, à distance, de lancer un coup que Yoko reçut d’un seul coup dans le dos, et qui la projeta sur le côté. Le coup n’était pas très violent et Moros en avait visiblement calculé toute l’intensité…un cri de douleur s’échappa de la bouche de Yoko, qui parvenait avec mal à se remettre debout, la main sur son ventre, sans comprendre ce qui se passait.
Les images étaient d’une grande précision et tous assistaient avec horreur à la scène dans ses moindres détails…


Yoko : Que…qu’est-ce que c’est ??
Qui est là ??
Janus…tu m’as promis…
Tu dois revenir vivant de cette bataille…je prie pour ta victoire, mais je t’attends…
 
Moros : Regarde, Gémeaux !! Yaahh !!


Un autre coup jaillit de nulle part, et projeta Yoko contre un mur de la pièce. Ses réflexes d’ancien chevalier reprenant le dessus, elle se tourna pour s’écraser sur le dos, en maintenant son bas-ventre avec ses mains…mais une telle position était inconfortable et faisait courir de graves dangers à son futur enfant.
Elle ne comprenait toujours pas ce qui se passait, mais sentait une présence, un cosmos sombre et mauvais emplir peu à peu la maisonnée…
Janus avait rouvert les yeux, encore engourdi, et découvrait maintenant la scène. Doko, épuisé, était retombé à genoux, sans pouvoir faire un pas de plus vers Moros.


Janus : C’est…c’est…
YOKO !!!!
Moros : Tu as vu ?? Regarde bien !! C’est la dernière chose que tu verras de ta femme !! Et de cet enfant qu’elle porte !! A présent, prépares-toi au plus grand supplice de ta vie !!
Janus (hurle de douleur) : NOOOOOOONNNN !!!


Une pluie de coups s’abattit sur Yoko et lui lacéra la peau du visage et les bras, de façon très calculée, en épargnant soigneusement, pour le moment, le bas-ventre et l’enfant qu’elle portait. Elle s’effondra au sol en criant, et laissa une trace de sang sur le mur en glissant sur le sol. Elle sentait le fruit de ses entrailles se débattre et lui causer de vives contractions…et puis…
Elle sentit une chaleur humide lui parcourir l’entrejambes…elle perdait les eaux….


Janus : Yokoooo !!! Nooooon !!!
Yoko : Aggh !!! Qui que vous soyez…laissez-moi !!!


Doko et les autres, toujours horrifiés, virent Yoko faire une tentative désespérée pour concentrer son cosmos, et lutter contre son agresseur invisible…mais il était trop tard…elle sentait qu’elle devait donner la vie…et qu’elle ne survivrait pas à l’accouchement…si tenté que son enfant y survive lui-même…seule, sans assistance, elle ne pouvait rien faire…le voisin le plus proche était loin…


Moros : Tu as vu, Gémeaux ?? Je vais abattre cette femme et cet enfant sous tes yeux, avant de te donner le coup de grâce !! (brûle son cosmos)
Janus (en pleurs) : Nonnnn…


Mais, au moment fatidique, Moros fut dérangé par une faible cosmo-énergie qui brûlait dans son dos. Il se retourna, en même temps que Doko et les autres qui détournèrent leur attention un instant des images : Adam, chevalier d’argent de l’Horloge, s’était relevé, le corps meurtri par de nombreuses blessures, à l’article de la mort, privé de son armure en miettes, mais qui menaçait encore Moros des faibles forces qui lui restaient.


Moros : Quoi ?? Tu n’es pas encore mort ? Pourquoi te relèves-tu ?? Regardes-toi, tu tiens encore à peine sur tes jambes…
Adam : Je vais sans doute…mourir…mais tu ne feras plus de mal à cette femme…et à ce bébé !!
Moros : Quoi ?
Janus : A…Adam !!


Adam prit une posture étrange, en levant la main gauche vers le ciel et baissant la main droite vers la terre…il concentra un cosmos bleuté, d’une puissance étonnamment grande malgré ses blessures…il avait assisté à toute la scène et avait pris une décision.


Doko : Adam !! Que vas-tu faire ??
Adam : Je ne vais pas survivre à mes blessures…par conséquent…permettez-moi d’offrir les dernières forces qui me restent…et qui serviront à assurer la protection de Yoko…
Athéna : Adam !!
Janus (pleure toujours, blessé) : A…Adam…mon ami…
Doko : Adam…je ne comprends pas…quelle est cette force ??? Ce pouvoir ??
Adam : Maître Archinoald…mon maître…ce que vous m’avez appris…
Archinoald : Quoi ?? tu veux dire que…oh !!


Archinoald, Grand Pope, était aussi l’ancien maître d’Adam, parmi d’autres chevaliers d’argent, qu’il avait formé à la conquête de l’armure de l’Horloge…et il comprit tout de suite où son ancien élève voulait en venir.
Adam n’avait plus guère la force de parler, juste celle de concentrer les dernières forces qui lui restaient encore…et il laissa le soin à Archinoald de donner à Doko et aux autres les ultimes explications.


Archinoald : Le chevalier de l’Horloge possède des compétences particulières au sein des 88 chevaliers d’Athéna…il possède une maîtrise partielle du temps qui passe, et peut notamment, jusqu’à une certaine mesure, renverser l’attaque d’un chevalier et la lui renvoyer, par compression temporelle…
Mais pas seulement…
Jason : Quoi ?? Mais…que va-t-il faire ??
Archinoald : Il existe un ultime pouvoir…qu’il ne peut utiliser qu’une seule fois, au moment de mourir...le chevalier de l’Horloge peut bloquer totalement l’écoulement du temps et arrêter les processus vitaux d’une personne, mais de façon provisoire…avec de bonnes intentions…c’est une mesure de protection…
Sion : Quoi ?? Mais…que voulez-vous dire ??
Archinoald : Je…
Moros : Qu’est-ce que vous ruminez encore tous ?? Il est temps d’en finir pour de bon…avec cette femme, comme j’ai commencé, puis avec ce misérable…(désigne Adam) Yahhh !!
Janus et les autres : Noooooonnnn….
Adam : LA FIN DE TOUTE CHOSE !!!


En poussant le cri de son attaque, Adam ouvrit grand ses yeux en fixant fermement l’image de Yoko qui se tordait de douleur, assise contre un mur tâché du sang de ses blessures et suffoquant de sueur en perdant les eaux…et, ouvrant grands les bras en croix, il se laissa tomber sur le sol, raide mort.
En même temps que toute vie quittait son corps, une traînée de lumière bleutée s’en échappa également…et se dirigea vers le vortex lumineux dans lequel se reflétaient les images de Yoko. Une vapeur bleutée envahit aussitôt la pièce où se trouvait Yoko…elle l’enveloppa, sous les regards attentifs de Doko et les autres…et souleva Yoko dans les airs, en lui fermant les paupières. L’ancien chevalier de bronze du Tigre parut s’endormir doucement, dans un calme serein, et se laissa porter par la vapeur bleue, qui lui fit traverser la pièce, en lévitant dans les airs et la tirant par des sortes de fils invisibles…les volutes bleutées lui firent gravir l’escalier menant à l’unique étage de la bâtisse…puis la firent s’allonger sur une nouvelle paillasse, un peu plus confortable que celle du bas. Puis, lorsque Yoko eut pris une posture parfaitement détendue, les yeux fermées, plongée dans un curieux sommeil forcé, les volutes s’évanouirent totalement. Un petit papier écrit de sa main se matérialisa à côté d’elle.


Moros : Qu’est-ce que cela veut dire ??? Je vais la tuer !! Yahhh !!!


Mais le coup de Moros eut le même effet que contre le bouclier d’Athéna peu avant : il se réfléchit sur un bouclier de lumière invisible, qui enveloppait totalement Yoko et la protégeait puissamment. Le dieu des Enfers ne parvenait plus à atteindre Yoko !


Moros : Mais !! Mais… !!
Archinoald : Adam a utilisé l’ultime force qu’il lui restait…c’est un pouvoir terriblement efficace en pareille situation…par son sacrifice, Adam a protégé Yoko d’un puissant bouclier protecteur, incassable, même par un dieu…l’enchantement provoque un arrêt total de l’écoulement du temps à l’intérieur du bouclier…
Doko et les autres : Quoi ???
Archinoald : Yoko et l’enfant qu’elle porte sont sauvés…il naîtra lorsque le charme sera rompu…tout dépend de la puissance qu’il restait encore à Adam lorsqu’il a fait exploser son cosmos…
Cela peut être dans une journée, une semaine, ou beaucoup plus…
Pendant ce temps précis, Yoko restera profondément endormie, et n’aura aucune sensation du temps qui passe…Puis, lorsque le charme se rompra, elle reprendra le cours normal de sa vie…
Il nous reste ainsi juste assez de temps pour en finir avec Hadès, d’ici là !!
Janus (ému) : Aghh…Adam…mer…merci...
Moros : Vous êtes tous décidément bien stupides…vous accrocher à ces derniers subsides de vie, au péril de la vôtre !
Archinoald : Adam n’avait plus que quelques instants à vivre, de toute façon…je comprends tout à fait son geste…cet enfant qui va naître est la promesse de la vie…une nouvelle génération va renaître après celle-ci…
Et en cette fin de Guerre Sainte…
C’est la plus belle issue qui soit !!
Nous pouvons tous mourir en paix…
Car la relève est assurée !!
Moros : Vous n’êtes plus que quatre…vous pouvez donc vous dire adieu, dans ce cas !!
Janus : Tu…tu te trompes…pas quatre…cinq…


Le chevalier des Gémeaux, méconnaissable, la peau du corps atrocement mutilée, comme s’il avait été fouetté avec des crochets, se releva en tremblant de tous ses membres, et se remit en position de combat. Il eut un long regard pour Adam, qui avait sauvé sa femme et leur futur enfant au péril de leur vie. Pour lui, pour le remercier, il voulait encore se battre…
Et, peut-être, tenir la promesse qu’il avait faite à Yoko : celle de revenir…


Athéna : Janus !!
Moros : Imbécile…j’allais en finir avec toi au prochain coup…tu vas t’infliger des souffrances supplémentaires, et parfaitement inutiles…
Janus : Athéna…je veux me battre, à vos côtés !!
Moros : Eh bien moi, je commence à en avoir assez…
Ces derniers chevaliers qui s’accrochent encore à tout ce qu’ils peuvent…il est temps d’en finir.
Athéna !!


Et le dieu de la Mort fit brûler son cosmos intensément…avec une intention toujours plus violente et belliqueuse. Les autres chevaliers d’or se tenaient encore debout, et ne sentaient plus la force de pouvoir encore riposter…


Doko : Cette fois…c’est fini…
Moros : Eh oui !! Mourrez !!
EXTERMINATION DES HOMMES !!!


Un tourbillon violent emporta tout le monde, Athéna et ses cinq chevaliers survivants, en les soulevant sans résistance et les faisant s’écraser dans une grande violence.
Doko fut le premier à se relever, tout près d’Athéna, qui, elle, peinait à faire de même.
Jason se relevait tout près du corps ensanglanté de Janus, qu’il palpa désespérément avant de pousser un petit cri d’effroi. Il était mort et n’avait pas survécu à la dernière attaque du dieu des Enfers.
Ils n’étaient plus que quatre…quatre ultimes survivants, à entourer leur déesse, des faibles forces qu’il leur restait encore…


Moros : Alors ?? Toujours pas décidés à mourir ?? Un à la fois…vous allez tous y passer, un à la fois…après celui-là (montre Adam), celui-là (montre Janus)…qui veut être le suivant ?
Athéna : Je suis toujours là…Mo…Moros…je suis ta seule…et unique…
Adversaire…
Moros : Mon adversaire…tu as beau être déesse, tu es une femme, Athéna…et je n’ai que du mépris pour ces êtres faibles et inférieurs, qui osent se mesurer à l’homme, créature la plus parfaite…
Athéna (agacée) : Garde tes sarcasmes !!


Les deux dieux se firent à nouveau face à face, comme au premier instant du combat, les blessures et la fatigue en plus…tous deux firent brûler leurs cosmos, et la tension était palpable ; c’était à celui qui attaquerait le premier…
Et puis d’un coup, subitement, alors que le dénouement semblait approcher et que Doko et les trois autres survivants étaient sur le point de perdre connaissance, une puissante lumière les éblouit tous et les empêcha de se laisser aller.


Doko : Aghh…cette lumière…
Sion : Qu’est-ce que c’est…


Au loin, très loin dans les montagnes de l’est, des volutes rosées s’élevaient dans les airs et une intense lumière perçait les nombreux sommets.
La nuit prenait fin et le soleil du petit matin commençait à se lever…
 


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