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Cette fiche vous est proposée par : Johnny


Le 11ème chevalier

Un mois plus tard


Lorsque le soleil se leva, il illumina la chambre dans laquelle Kentaro se trouvait. Le petit garçon cligna des yeux deux ou trois fois, puis s'étira en bâillant bruyamment. Il se leva de son lit en songeant:


"Alors, si...si je me souviens bien, c'est aujourd'hui que va commencer mon périple de six ans!"


En effet, l'avant-veille, lui et ses 99 camarades avaient été réunis dans la cour de la fondation, à l'initiative de Tatsumi, qui leur avait annoncé sobrement:


"Veuillez m'écouter, s'il vous plait. Je viens de parler au créateur de cette fondation, monsieur Mitsumasa Kido, et il m'a confirmé que, dans deux jours, vous seriez réunis de nouveau dans cette cour pour connaître la destination de votre entraînement de chevalier. Vous serez envoyés aux quatre coins du globe, mais il n'est pas du tout sûr que vous reveniez tous vivants de ce périple. Préparez-vous donc au pire!"


A ces mots, certains enfants avaient tremblé, frissonné à l'idée qu'ils pourraient ne jamais revoir le Japon, d'autres avaient même commencé à pleurer, mais les moqueries de leurs camarades les plus âgés les avaient freinés dans leur élan. De son côté, Kentaro, lui, ne s'était pas tracassé outre mesure, il s'était simplement résolu à cette idée, tout en espérant secrètement qu'il triompherait de tous les dangers qui pouvaient l'attendre dans son lieu d'entraînement.
Dix minutes après s'être levé de son lit, Kentaro avait fini sa toilette et s'était rendu dans le réfectoire pour le petit déjeuner. Une fois à table, il put entendre les conversations de ses camarades. Certains d'entre eux étaient impatients de partir, car ils espéraient montrer leur force, comme Geki ou Ban, d'autres voulaient montrer leur valeur à Saori Kido, comme ce lèche-cul de Jabu, en revanche, certains comptaient profiter de leur périple pour ne plus jamais revoir la fondation Graad. A l'inverse, certains orphelins avaient une certaine appréhension, comme un orphelin du nom de Shun. Shun était âgé de sept ans à peine et était particulièrement rétif à toute forme de violence. Très sensible, il pleurait souvent face à ses camarades, de sorte que son frère aîné, un garçon de neuf ans prénommé Ikki, devait souvent s'interposer pour venir le défendre.


 


Tout en mangeant, Kentaro écoutait ainsi les propos tenus par bon nombre de ses camarades, les plus téméraires comme les plus anxieux, quand il entendit subitement la voix forte de Tatsumi:


"Le petit déjeuner est bientôt fini! Rendez-vous dans la cour de la fondation dans deux minutes!"


A ces mots, Kentaro se hâta de finir son repas, puis, une minute plus tard, il se leva de table et se dirigea vers la sortie du réfectoire. Dans sa marche, il fut soudainement interpellé par une voix familière:


"Alors, Kentaro, t'as pas trop la frousse de devoir partir à l'autre bout du monde?"


Cette voix, c'était celle de Jabu, le petit chien de Saori Kido, le fayot de service. Kentaro haussa les épaules et répondit:


"La ferme, Jabu! Qui me dit que toi, t'as pas peur, en fait?"


"Moi?! répondit Jabu d'un ton narquois. Pas du tout, je suis au contraire content de partir, car quand je reviendrai, je montrerai à mademoiselle Saori que je suis devenu l'homme le plus fort du monde!"


"Jabu, t'es vraiment qu'un sale fayot vantard!"répliqua Kentaro avec mépris.


Ulcéré, Jabu serra les poings et dit:


"Quoi? Attends un peu, Kentaro, je vais t'apprendre à me manquer de respect!"


"Dites donc, vous deux, vous feriez mieux d'avancer au lieu de vous chamailler!"


C'était Tatsumi qui était intervenu. Le fidèle serviteur de la dynastie Kido devait regrouper les cent orphelins dans la cour pour le jour J, et il n'avait pas du tout envie de perdre du temps:


"Je vous signale que je dois rassembler 98 autres gamins comme vous, alors ne me faites pas perdre de temps, et allez dans la cour, sans discuter!"


Le ton fort et ferme de l'ancien 3ème dan de kendo avait fini par raisonner Kentaro et Jabu, qui se décidèrent à mettre fin à leur querelle de mauvaise grâce et à se rendre dans la cour pour connaître leur destination future.


 


Deux minutes plus tard, tous les orphelins se trouvaient dans la cour, au milieu de laquelle il y avait une estrade. Les cent orphelins devinèrent que Tatsumi devait certainement y prendre place, pour leur annoncer les instructions données par le magnat Mitsumasa Kido. Une trentaine de secondes plus tard, Tatsumi arriva effectivement, ce qui ne surprit nullement les cent pensionnaires de la fondation. En revanche, ils furent surpris par l'urne qu'il tenait dans ses bras. Le valet de Kido dit alors:


"Le moment est venu pour chacun de vous d'aller suivre son entraînement de chevalier aux quatre coins du monde. Vous allez tirer chacun à votre tour un papier sur lequel sera inscrite votre destination. Si jamais vous aviez la chance de survivre à cet entraînement qui durera environ six ans, il vous faudra alors revenir au Japon avec l'armure que vous aurez remportée, et monsieur Mitsumasa Kido vous donnera de nouvelles instructions. Trêve de bavardages, à présent, veuillez tirer au sort!"


Que ce fût la fierté ou la crainte qui habitait le coeur des orphelins, chacun dut toutefois tirer au sort un papier sur lequel était marqué le nom d'une partie du monde. Kentaro, par curiosité, avait tendu l'oreille, s'intéressant notamment aux orphelins qu'il connaissait, de près ou de loin, quand Tatsumi énonçait leur nom avec leur destination:


"Jabu ira à Oran, en Algérie."


"Lèche-cul va donc aller dans les terres arides du Maghreb? Je lui souhaite de rentrer avec la gorge sèche, pour ne plus l'entendre fayoter auprès de Saori!"


"Shiryu ira aux Cinq Pics, en Chine."


"Il a de la chance, lui, il n'ira pas bien loin!"


"Nachi ira à Bomi Hills, au Libéria."


"C'est ce qui s'appelle voir du pays! Il peut bien le faire, c'est monsieur Kido qui paie tous les frais!"


"Seiya ira à Athènes, en Grèce."


"Et encore un qui sera bien dépaysé!"


"Geki ira dans les Rocheuses, au Canada."


"Tant mieux pour lui! Dans les Rocheuses, il pourra faire de l'escalade pour maigrir!"


Ensuite, Kentaro entendit les noms d'une dizaine d'orphelins qu'il connaissait à peine ou qu'il n'avait qu'aperçus dans les couloirs de la fondation. Il remarqua que certains d'entre eux pleurnichaient parfois à l'idée de devoir partir loin du Japon. Tatsumi, qui savait que le tirage au sort pourrait prendre du temps, dit d'un ton ferme:


"Que ceux qui connaissent déjà leur destination aillent préparer leurs bagages! Ne traînez pas!"


Puis, reprenant le cours normal du tirage au sort:


"Shun, c'est ton tour!"


Kentaro vit donc le moins robuste des orphelins s'avancer timidement vers l'urne, puis en retirer un papier. Tatsumi annonça aussitôt d'une voix forte:


"Shun ira sur l'Ile de la Mort!"


 


A ces mots, tous les orphelins se mirent à trembler, y compris Kentaro. La perspective de voir le plus fragile d'entre eux être envoyé dans un endroit qualifié bien souvent d'"Enfer sur Terre" ne les réjouissait nullement. Se souciant peu de leurs états d'âme, Tatsumi s'avança alors vers Shun et lui décrivit ce qui l'attendait là-bas:


"C'est l'enfer! Située au coeur de l'Océan Pacifique, juste sous l'équateur, le sol de cette île te brûlera les pieds et les pluies qui y tombent continuellement te rongeront la peau! De ceux qui y ont été envoyés avant toi, aucun n'est jamais revenu!...Enfin, certains sont revenus, mais...ils n'étaient plus tout à fait les mêmes, hé, hé, hé..."


Ce fut alors que Kentaro entendit une voix un peu plus mature que celle des autres orphelins demander à Tatsumi d'être envoyé sur l'Ile de la Mort à la place de Shun. Cette voix n'était autre que celle d'Ikki, frère aîné de Shun. Tatsumi commença à protester, mais Ikki, dont le tempérament était audacieux, répliqua en rappelant au serviteur de Kido que son maître voulait que l'armure soit ramenée au Japon, et donc que celui qui la remporterait n'avait que peu d'importance. Quelque peu embarrassé, Tatsumi finit toutefois par céder.


Kentaro, comme tous ses camarades, avait suivi attentivement la scène et s'était mis à penser:


"Shun a bien de la chance d'avoir un frère aussi courageux et protecteur qu'Ikki! En fait, il a bien de la chance d'avoir un frère aîné, tout simplement! Je n'ai personne pour me protéger, comme les autres orphelins qui se trouvent ici, d'ailleurs! Quel dommage!..."


Le petit garçon fut brusquement interrompu dans ses réflexions par la voix de Tatsumi, qui indiquait que le tirage au sort avait repris après l'incident:


"Ichi ira au Lac Holts, en Finlande!"


"Ban ira au Kilimandjaro, en Tanzanie!"


Cette dernière annonce fit sourire Kentaro:


"Il parait que cela fait 4000 mètres d'altitude! Comme ça, il en profitera pour perdre du poids comme Geki!"


Mais la voix de Tatsumi ramena brutalement Kentaro sur Terre:


"Kentaro, c'est ton tour!"


 


A ces mots, Kentaro s'avança lentement, le coeur battant, vers l'estrade où l'urne l'attendait. Tout en marchant, il se tortillait les mains, visiblement anxieux. Bien qu'il sût qu'il avait échappé à l'enfer sur Terre, en l'occurence l'Ile de la Mort, qui avait été choisi délibérément par Ikki, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine appréhension, comme la plupart de ses camarades, d'ailleurs. Finalement, au bout de dix secondes, il parvint en haut de l'estrade, où Tatsumi l'enjoignit de tirer un papier au hasard. Une tâche dont Kentaro se dépêcha d'exécuter, car il craignait la voix forte du serviteur de la dynastie Kido. De sa main droite, entre le pouce et l'index, il prit un papier, et le retira de l'urne. Tatsumi se chargea d'informer ses camarades sur le lieu d'entraînement choisi par le petit garçon:


"Kentaro ira au fleuve Onon, en Mongolie!"


Apparemment, ce lieu ne comportait pas de dangers particuliers, car l'annonce ne suscita pas l'émotion causée dans la masse lorsque Shun avait tiré le papier comportant le nom "Ile de la Mort". Kentaro poussa alors un soupir de soulagement, quand il entendit Tatsumi lui dire d'un air moqueur:


"Hé, hé, hé...Si j'étais toi, petit, je ne serais pas autant rassuré..."


Intrigué, Kentaro lâcha:


"Que...Que voulez-vous dire?"


Tatsumi répondit laconiquement:


"Je l'ai pourtant dit au début; il est fort probable que vous ne reveniez pas tous au Japon...A présent, descends de là, il en reste encore beaucoup qui doivent tirer au sort leur destination..."


Kentaro préféra ne pas discuter et s'exécuta, laissant le champ libre à ses autres camarades. Durant le reste du tirage, il ne se passa pas grand-chose, si ce ne fut que Shun tira de nouveau au sort et tomba sur l'Ile d'Andromède, une île située dans l'Océan Indien, et dont les conditions climatiques étaient particulièrement rigoureuses. Cependant, comme Shun ne savait rien de cette île et qu'Ikki était parti dans sa chambre préparer ses bagages, il n'y eut pas de nouvelle polémique. Finalement, dix à quinze minutes plus tard, le tirage au sort prit fin. Et ce fut à Tatsumi que revint la conclusion de cette étrange cérémonie:


"Très bien. A présent, vous connaissez tous l'endroit où vous devrez vous rendre pour pouvoir devenir un chevalier sacré. Comme je vous l'ai signalé au début, il est fort possible que vous ne reveniez pas tous au Japon au bout de ces six années d'entraînement. Par conséquent, vous ne devrez compter que sur vous-mêmes pour vous en sortir! Au bout de six ans, nous verrons bien lesquels d'entre vous sont devenus des hommes! Nous vous avons répartis en cinq groupes de taille inégale, par ordre alphabétique, selon le nom de votre mère! Demain, à dix heures, un bus ira chercher les membres du premier groupe, puis un bus viendra tous les deux jours, jusqu'à ce que tous les orphelins soient partis de la fondation Graad! Je vais énoncer les noms ouvrant et fermant les groupes, alors ouvrez bien vos oreilles!"


En quinze secondes, Tatsumi énonça les noms qui servaient de bornes aux groupes, rangés par ordre alphabétique. Kentaro, en écoutant ces noms, comprit rapidement qu'il serait dans le premier groupe...et donc qu'il devrait partir demain, à dix heures, vers la Mongolie.


 


Lorsque le soir vint, et avec lui le couvre-feu, Kentaro se coucha dans son lit en regardant le plafond. Mais cette fois-ci, il n'était pas dans le même état d'esprit où il se trouvait, il y a un mois:


"Demain, c'est donc le grand jour...Je m'envolerai donc pour la Mongolie, où je m'entraînerai pour devenir l'un de ces chevaliers sacrés dont on parle tant! Tatsumi m'a dit de ne pas m'extasier sur le fleuve Onon, mais bon, lui, il restera bien au chaud dans la fondation Graad! Moi, je serai présent sur le terrain, je me battrai de toutes mes forces, et je reviendrai au Japon avec une armure sacrée! J'ai beau être le plus jeune des cent orphelins, je suis sûr que je montrerai ma valeur! Et alors, Saori, son grand-père et Jabu, ils seront bien dégoûtés!"


L'idée de voir la surprise sur les visages des trois personnes pour lesquelles Kentaro avait le moins d'estime suffisait à le rendre heureux et dispos pour le sommeil. Aussi cinq à dix minutes plus tard, le petit garçon tomba dans les bras de Morphée.


Le lendemain, Kentaro fut réveillé vers huit heures par la voix forte de Tatsumi:


"Kentaro, dépêche-toi de te lever! Tu dois avoir quitté la fondation à dix heures précises!"


Le petit garçon bâilla une fois ou deux, puis se décida à quitter son lit. Il se dirigea alors vers le réfectoire, où certains de ses camarades prenaient déjà leur petit déjeuner. Il vint s'asseoir entre Nachi et Ichi, qui le saluèrent:


"Salut, Kentaro! Tu es prêt à partir?"demanda Nachi.


Kentaro répondit avec un sourire large:


"Plus que jamais! Vous pouvez pas savoir à quel point je suis heureux de me casser d'ici! Ne plus revoir Saori et son grand-père, c'est ce que j'attendais depuis longtemps!"


Ichi précisa:


"Euh...Kentaro, si j'étais toi, je m'emballerais pas autant...N'oublie pas que, si tu survis à l'entraînement, au bout de six ans, tu devras rentrer au Japon!"


Ce brutal rappel des faits fit un peu retomber l'enthousiasme dans lequel Kentaro était plongé depuis un bon moment; il ne put que répondre:


"Euh...Ben oui...Mais bon, ça va durer six ans, c'est déjà une bonne coupure, et..."


"Alors, Kentaro, t'as pas trop peur de partir?!"


Surpris par cette interpellation, Kentaro se retourna, mais sa surprise fut de courte durée:


"Jabu!"


"En personne, Kentaro! Pour ma part, je pars après-demain en Algérie, et je compte bien en revenir avec une armure pour montrer ce que je vaux à mademoiselle Saori! Et
toi, Kentaro, tu pars pour quelle raison?"


Un peu ébranlé, Kentaro ne put que répondre en balbutiant:


"Ben...en fait, je pars pour...pour..."


"Bon, ça va, j'ai compris, laisse tomber! répliqua Jabu. Je vais pas perdre mon temps avec un froussard comme toi!"


"Comment?" dit Kentaro, qui avait commencé à se lever de table.


Nachi se chargea de l'interrompre dans son élan:


"Laisse tomber, Kentaro, Jabu n'est qu'un vantard, il ne mérite pas qu'on s'occupe de lui!"


Kentaro resta debout pendant trois secondes puis, de mauvaise grâce, il se rassit et commença à manger.


 


Près d'une demi-heure plus tard, Kentaro se leva de table et partit se laver les dents. Cinq minutes plus tard, il prit son sac et, se rendant compte qu'il avait une large marge de temps devant lui, il décida d'aller flâner dans les couloirs de la fondation Graad, une chose qu'il n'avait jamais pu faire auparavant, car ses journées étaient occupées la plupart du temps par les leçons des professeurs engagés par la fondation, les entraînements au combat auxquels il n'échappait pas en tant que futur aspirant au titre de chevalier sacré, ainsi que les repas quotidiens; tout cela ne lui laissait guère de temps pour faire autre chose. Aussi, Kentaro, le sac en bandouillère, monta les marches des escaliers de la fondation pendant trois minutes, jusqu'à ce qu'il arrivât en face d'une porte. Kentaro jeta un coup d'oeil à l'écriteau de la porte et vit indiqué en lettres capitales: MITSUMASA KIDO. Il fut intrigué de se retrouver en face de l'entrée du bureau du magnat japonais, l'une des deux personnes qu'il détestait le plus au monde avec sa petite-fille. Subitement, il entendit sa voix derrière le bureau:


"Alors, Tatsumi, as-tu suivi mes instructions?"


"C'est exact, monsieur Kido. D'ici à un peu plus d'une heure, le premier groupe d'enfants devrait avoir quitté la fondation et tous iront suivre leur entraînement de chevaliers pendant six ans..."


Le serviteur dévoué de Kido resta silencieux un bref moment, puis reprit:


"Cependant, monsieur, il est fort probable que tous ne reviendront pas de ce périple...Je ne sais pas encore lesquels, mais je pense que seule une dizaine de ces enfants reviendra au Japon sacrés chevaliers! Et après, votre rêve, monsieur Kido, deviendra réalité! Dans six ans, le premier tournoi international de chevaliers sacrés aura lieu et mobilisera les foules!" acheva Tatsumi d'un ton emphatique.


Kido ne fut pas aussi démonstratif que son serviteur; il se contenta d'ajouter:


"C'est exact..."


 


De son côté, Kentaro n'avait pas perdu une miette de la conversation entre les deux hommes. Mais ce qu'il avait entendu ne l'avait pas vraiment enchanté:


"Un tournoi de chevaliers? Alors, c'est...c'est pour ça que le grand-père de Saori nous envoie aux quatre coins du globe? Pour qu'on aille s'entre-tuer six ans après dans des combats?! Quel monstre!"


Mais Kentaro n'était pas au bout de ses surprises. Car, dix secondes plus tard, il put entendre de nouveau Kido s'adresser à son serviteur:


"Tatsumi...s'il venait à m'arriver quelque chose, j'espère que tu aideras Saori dans la préparation de ce tournoi...Ce tournoi...Ce tournoi qui s'avérera être comme une réunion de famille..."


"Que voulez-vous dire, monsieur?" demanda Tatsumi.


"Tatsumi, ce tournoi donnera lieu à des combats entre frères...Entre des frères dont le père commun est en face de toi!"


En entendant ces mots, Kentaro eut l'impression qu'il avait reçu un coup de poing dans l'estomac, tant les révélations de Kido l'avaient choqué:


"Non...Entre...Entre frères...Et...Et Kido...Mitsumasa Kido, il...cet homme infâme est...est donc notre père? Je suis donc le fils de Mitsumasa Kido et frère de Jabu, Geki, Ban et des autres? C'est...C'est impossible et...et pourtant, c'est bien ce que je viens d'entendre! Maudit coup du sort!...Je suis donc le fils d'un homme égoïste et j'ai 99 frères voués à la servitude ou à la mort?! Pourquoi? Pourquoi?"


Profondément choqué, Kentaro décida alors d'errer dans les couloirs, pour réfléchir encore sur tout ce qu'il venait d'apprendre en quelques secondes. Mais il n'eut néanmoins pas l'occasion de se lancer dans cette entreprise, car il entendit la porte du bureau s'ouvrir brutalement, puis une voix forte lui crier:


"Kentaro? Qu'est-ce que tu fais là?"


Kentaro se retourna rapidement et aperçut le visage mécontent de Tatsumi, qui répéta sa question:


"Que faisais-tu ici, Kentaro?"


"Moi? Euh...rien, absolument rien, je...je me baladais dans les couloirs..."


"Alors, ne traîne pas, et dépêche-toi d'aller dans la cour, le bus va bientôt venir vous chercher, toi et les enfants du premier groupe!"


 


Encore choqué par tout ce qu'il venait d'apprendre, Kentaro ne put réagir verbalement et descendit dans la cour de la fondation Graad, où certains de ses camarades d'infortune se trouvaient déjà. Les plus âgés semblaient excités à l'idée de partir aux quatre coins du globe, tandis que les visages des plus jeunes semblaient empreints de crainte ou de larmes. Kentaro était le plus jeune de tous, mais se situait hors catégorie. La stupeur qui découlait des révélations de Mitsumasa Kido à Tatsumi ne l'avait pas quitté. Il leva les yeux au ciel et se mit à penser:


"Dans quelques instants, nous allons partir aux quatre coins du globe...Et alors, nous serons condamnés à choisir entre devenir les jouets de la fondation ou à mourir! Quel dilemme! Il n'y a donc pas d'autre solution?..."


Tout à coup, deux coups de klaxon se firent entendre. Kentaro regarda alors droit devant lui et vit un bus rouge qui arrivait près d'eux. Dans quelques instants, Kentaro quitterait enfin la fondation Graad pour se rendre en Mongolie. Le chauffeur du bus descendit de son véhicule et vint saluer Tatsumi, qui venait d'arriver:


"Bonjour, monsieur Tokumaru! Est-ce le premier groupe d'enfants que je dois conduire jusqu'à l'aéroport?"


"C'est exact, ils seront ensuite séparés les uns des autres et envoyés aux quatre coins du monde!"


"Ah bon? Et...Et pourquoi donc?"s'étonna le chauffeur.


"Je ne peux rien vous dire, répondit Tatsumi, je suis tenu au secret par monsieur Kido...Allez, montez dans le bus immédiatement!"dit-il d'une voix rude aux enfants.


Une vingtaine de jeunes garçons prit donc place dans le bus, dont Kentaro. Lorsqu'ils se furent tous assis, Tatsumi leur cria, d'un ton goguenard:


"Bonne chance et revenez vite...si vous en êtes capables!" fit-il avec un drôle de sourire.


Le serviteur dévoué de Kido entendit alors le grondement du moteur et s'écarta ensuite loin du bus. Le véhicule se dirigea vers la sortie de la fondation, en franchit les portes, et la quitta définitivement. Durant un trajet de quinze minutes, Kentaro se mit à réfléchir sur tout ce qu'il venait d'entendre. Il était avec une vingtaine de ses grands frères, les autres étaient restés dans la fondation. Il était avec des membres de sa famille, qu'il connaissait pour certains d'entre eux, mais qu'il n'aimait guère, car ils avaient parfois profité de leur âge pour intimider le petit garçon. Cependant, depuis qu'il avait appris le secret de sa naissance, Kentaro estimait qu'ils étaient plus à plaindre qu'autre chose; tous étaient manipulés par leur père, qui s'était servi d'eux à des fins purement mercantiles pour l'avenir...à moins qu'ils ne parvinssent pas à survivre à l'entraînement de six ans qui les attendait tous. Quant à Kentaro, il ne s'était pas encore fixé sur son avenir:


"Je suis dans une belle galère! Je ne veux pas mourir, et si je ne meurs pas, il faudra rentrer au Japon pour satisfaire les caprices de notre père indigne et de sa peste de petite-fille! Je devrais songer à m'enfuir après être devenu chevalier, mais je ne sais pas où aller! Mon Dieu, qu'est-ce que je peux faire?"


Finalement, lassé de toutes ces interrogations, Kentaro appuya sa tête contre la vitre et ferma les yeux, finissant par s'assoupir. Il n'eut néanmoins guère l'occasion de profiter de son sommeil, car dix minutes plus tard, il fut réveillé par la forte voix du chauffeur:


"Tout le monde descend! Allez, j'ai pas de temps à perdre!"


 


Kentaro cligna des yeux à deux reprises, puis, son sac à la main, se leva lentement de son siège, puis se hâta de descendre du bus. Une fois descendu, il put voir ses camarades se diriger vers le hall de l'aéroport. Ils partaient vers des destinations multiples, les voyages étaient au frais du magnat Mitsumasa Kido, leur propre père. Mais ce devait probablement être la seule fois qu'il se montrerait généreux à leur égard. Kentaro soupira en y repensant, puis se dirigea vers l'aéroport. Il pénétra donc dans le hall et y fit quelques pas, lorsqu'il sentit une main se poser sur son épaule. Intrigué, il sursauta, se retourna et fut surpris par ce qu'il voyait devant lui.


Devant le petit garçon se trouvait un inconnu, vêtu d'une cape de couleur vert foncé, dont on ne pouvait distinguer les traits du visage, car ils étaient masqués par l'ombre.


Kentaro balbutia:


"Qui...Qui êtes-vous?"


L'inconnu répondit d'une voix caractérisée par un léger accent venant des pays d'Europe centrale:


"Je t'attendais depuis dix minutes, petit. Il parait que tu vas être envoyé en Mongolie pour devenir chevalier sacré, n'est-ce pas?"


"Oui...Oui, approuva Kentaro, impressionné par son vis-à-vis, sans qu'il ne parvienne à savoir pourquoi. Excusez...Excusez-moi, je dois y aller, l'avion pour la Mongolie pourrait bientôt partir..."


L'étranger sourit derrière sa cape:


"Tu n'auras pas besoin de prendre l'avion, petit...Je me charge de t'emmener moi-même près du fleuve Onon, et tu y seras bien plus rapidement qu'en avion!"


Kentaro répliqua:


"Comment?! Mais...Mais c'est impossible, jamais une personne ordinaire ne pourrait réussir un tel exploit!"


"Hé, hé, hé...Visiblement, petit, tu as beaucoup de choses à apprendre pendant ces six années à venir...Allez, fais-moi confiance, donne-moi la main!"


L'espace d'un instant, Kentaro hésita. Il leva les yeux vers l'étranger et, bien qu'il ne pût voir son visage, il sentit néanmoins qu'il n'avait pas de mauvaises intentions. Tout à coup, le petit garçon sentit qu'une très légère lumière entourait le corps de l'étranger. Inquiet par ce phénomène inhabituel, il recula de deux pas, avec une vague envie de courir droit devant lui, mais l'étranger lui dit:


"Petit, fais-moi confiance...Si tu me fais confiance et si tu ne lâches pas ma main, tu seras en Mongolie en deux temps, trois mouvements!"


Kentaro regarda une nouvelle fois l'étranger. Il ne parvenait pas à s'expliquer comment celui-ci avait pu créer un faible halo de lumière autour de lui, il lui semblait que cet homme n'était pas ordinaire, qu'il y avait quelque chose qui le distinguait du commun des mortels. Cependant, d'un autre côté, il sentait que cet homme semblait être bienveillant, qu'il ne lui ferait aucun mal. Aussi, Kentaro s'approcha timidement de l'étranger et lui tendit la main. L'inconnu la prit et lâcha:


"Nous partons en Mongolie, petit! Cramponne-toi bien à ma main!"


Et, avant d'avoir pu dire un mot, Kentaro se sentit entraîné à une vitesse vertigineuse; en un centième de seconde, il avait quitté l'aéroport. Ce fut le départ d'un voyage extrêmement rapide; l'espace de quelques instants, Kentaro crut apercevoir furtivement la mer du Japon, il lui sembla même qu'il la traversait avec l'étranger. De même, à un moment, il crut apercevoir Pékin, capitale de la Chine, et eut même l'impression furtive que lui et l'étranger étaient passés au-dessus de la Grande Muraille de Chine. Impressionné par tout ce qui lui arrivait, Kentaro ferma les yeux et se mit à crier, mais l'étranger ne s'arrêta pas pour autant. Les cris du petit garçon se firent entendre pendant quinze secondes, jusqu'à ce qu'il sentît que lui et l'étranger s'étaient brutalement arrêtés. Trois secondes plus tard, Kentaro ouvrit timidement les yeux et fut surpris par le paysage qu'il avait devant lui.


 


C'était un paysage froid et sec qui se tenait devant Kentaro. Un paysage de steppes glaciales, la flore était présente, mais peu favorable à accueillir les hommes et la faune ne semblait pas être très nombreuse ici. C'était un paysage bien différent du luxe de la fondation Graad, un vent froid et sec soufflait dans la direction de Kentaro et de son mystérieux accompagnateur. Le petit garçon commença à comprendre les propos de Tatsumi:


"Si j'étais toi, petit, je ne serais pas autant rassuré..."


Puis, comme un écho, Kentaro entendit l'étranger lui dire:


"Hmm...Je pense que tu as compris que tu ne passerais pas six ans dans un pays de Cocagne, petit...Il va te falloir beaucoup de courage et de volonté si tu veux pouvoir quitter la région du fleuve Onon sain et sauf!"


Kentaro regarda en bas et aperçut le fleuve Onon, un fleuve qui ne devait pas figurer parmi les plus importants du monde, mais comme le petit garçon savait à peine nager, il eut un mouvement de recul, ce à quoi répondit l'étranger:


"Petit, il faudra pourtant que tu apprennes à goûter aux difficultés du fleuve Onon, cela fait partie de ton entraînement pour devenir chevalier sacré!"


Kentaro se retourna vers l'étranger et lui demanda:


"Dites-moi...comment...comment sommes-nous parvenus en Mongolie en si peu de temps?"


L'étranger sourit:


"Petit, je n'ai fait que me déplacer à mach 5, une vitesse prodigieuse pour le commun des mortels, mais pas pour le chevalier sacré que je suis!"


A ces mots, Kentaro ouvrit grand la bouche:


"Vous...Vous êtes l'un de ces chevaliers sacrés?"


"Exactement...Et c'est une chance inouïe pour toi que de m'avoir comme mentor, car cela pourrait te servir à rejoindre le camp des chevaliers sacrés de la déesse Athéna!...Mais, dis-moi, petit, comment t'appelles-tu?"


Kentaro sourit, puis répondit:


"Je m'appelle Kentaro, je suis orphelin, je viens du Japon, et l'on m'a envoyé ici pour devenir chevalier...Et vous, qui êtes-vous?"


En une fraction de seconde, l'étranger arracha la cape qui le couvrait de la tête aux pieds, la jeta au sol, et Kentaro put enfin voir le visage de son mentor. Il s'agissait d'un jeune garçon, qui devait avoir douze ou treize ans, des cheveux noirs ebouriffés et des yeux vert émeraude. Il portait des vêtements blancs et bleus. Le jeune garçon livra son identité à son élève:


"Je me nomme Venceslas, je suis chevalier d'argent de la constellation du Paon!"


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